Du côté de ma Drôme

14 Octobre 2017

Photos G.V.

A peine une demi-heure après l'ouverture, il fallait être patient! Car il y avait de l'attente! Pour son premier "repair café", la toute nouvelle association "Convergences26" n'en est toujours pas revenue du succès de cette première à Montélimar.

Dans la salle prêtée pour l'occasion par la médiathèque intercommunale, un fer à repasser, un ordinateur, une lampe de bureau, ou encore un mégaphone usé par les manifs. Tous attendent tels des patients chez un docteur, qu'un expert étudie leur symptômes et leur administre le bon remède. Une soudure, une pièce à changer... Et tous un point commun. Des propriétaires qui veulent réparer, plutôt que de racheter.

"Jeter? Pas question!". C'est le mot d'ordre de ce "Repair Café". Et de tous les autres!

Mais c'est quoi au fait, un "Repair Café"? C'est un lieu où l'on répare ensemble les objets du quotidien. A l'heure de la société de consommation et du "tout-jetable", le "Repair Café" tend à nous interpeler et nous responsabiliser, en nous aidant à réparer plutôt qu'à jeter et à racheter. Le concept est né aux Pays-Bas, à l'initiative de Martine Postma, une jeune femme qui s'investit depuis toujours dans la durabilité au niveau local. Elle a organisé le premier "Repair Café" à Amsterdam en 2009, et devant le succès immédiat, a créé la Fondation Repair Café, pour aider à la mise en place de ces moments de partage, basé sur le principe du bénévolat et de l'entraide. Depuis, les "Repair Cafés" ont largement dépassé les frontières des Pays-Bas, puisqu'ils s'en organisent en Belgique, en Allemagne, en France, aux Etats-Unis, en Angleterre... Bref, un peu partout dans le monde, et depuis peu, en Inde et au Japon.

Retour à Montélimar. Ce matin-là, les "experts" interviennent sur le terrain armés de tournevis, de poste à soudure, de compteurs, de notices... ils sont professionnels ou bricoleurs du quotidien, tous bénévoles adhérents de l'association "Convergences26", et désireux d'aider à réparer les objets que leur apportent les nombreux visiteurs. Ou plutôt à leur apprendre comment réparer. Car c'est aussi et surtout cela, l'objectif des "Repair Cafés" : permettre à chacun de savoir réparer seul ses objets du quotidien.

En trois heures, ces "experts" auront vu passer 32 appareils initialement destinés à la poubelle. 25 ont été réparés, 4 sont en attente de pièces à réparer, et seulement 3 n'ont pas pu être réparés. Ce qui autrement dit, signifie entre 50 à 100 kg d'appareils électriques et électroniques qui ne passeront pas par la case "Déchèterie".

Mais bien au delà de ça, ce sont surtout des liens qui se sont créés. Des personnes qui une fois leur appareil réparé, se sont pris au jeu et ont aidé d'autres à réparer les leurs. Un bon moment partagé tous ensemble. Et la satisfaction d'avoir accompli un petit geste pour l'environnement.

Petit? Non... grand!

Car en 2016, tous les "Repair Cafés" ont permis de remettre en état de marche 250 000 produits destinés à la déchèterie.

Jeter? Pas question! Pourrait-on dire "Plus jamais!"?

G.V.

Le prochain "Repair Café" organisé par l'association "Convergences26" aura lieu le dimanche 26 novembre à la maison de quartier de Nocaze, à Montélimar.

Zoom sur l'association "Convergences26" :

Convergences26 est une association créée en juillet dernier à Montélimar. Elle regroupe des citoyens et des acteurs locaux du territoire. Son but est la création d'un tiers-lieu à Montélimar, dédié à la création collective et à la mise en commun des savoirs. A terme, elle regroupera un "FabLab", atelier proposant au public des imprimantes 3D ou des graveuses laser ; un espace de co-working ; et un studio média, pour la réalisation de supports vidéo et radio. Les "repair Cafés" sont l'une des actions de Convergences26, qui devraient se délocaliser dans différents endroits. L'association est présidée par Claude Charay, secondé par Fabienne Ménouar (vice-présidente), Guy Jourdan (Trésorier) et Alexandre Terrier (Secrétaire).