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Du côté de ma Drôme

Et si on parlait de nous ?

(Photo Du côté de ma Drôme)

Et si on parlait famille? Si on parlait de nos ancêtres? De nos racines? De ces liens invisibles et souvent inconnus qui nous unissent aux générations précédentes? Et qui peuvent influencer nos vie et celles de nos descendants?

Et si on parlait psychogénéalogie? Et si on parlait de nous?

C'est un sujet passionnant qui sera abordé ce jeudi 8 novembre à Malissard, à travers la conférence de Hélène Micollet-Olagnon, détective des mémoires émotionnelles et familiales, qui évoquera la place des grands-parents, à travers la psychogénéalogie.

A l'initiative de cette soirée-conférence, il y a La boite à Maliss', une crèche associative accueillant une quinzaine d'enfants, située au coeur du village de Malissard.

 

Entretien avec Hélène Micollet-Olagnon, 

détective des mémoires émotionnelles et familiales

Qu’est-ce que la psychogénéalogie ?

H.M.O. : "Nous avons tous un héritage génétique et psychologique, des oncles et tantes, des grands-parents, des frères et sœurs, des parents qui vivent au cœur de nous… des amis intimes, des nourrices ou tuteurs, des professeurs…

L'humain est un être de transmissions. Nous avons hérité de nos ascendants non seulement la couleur de leurs yeux, mais aussi leurs idées, leurs croyances, leurs habitudes, leurs histoires, leurs silences… Nous héritons à notre insu de toutes les mémoires de drames ou d'histoires non terminées, de sujets tabous, de peurs et d'émotions comme la colère, la honte ou la culpabilité.

La psychogénéalogie va aider à dénouer les nœuds de l'arbre généalogique, à trouver la sève de cet arbre qui circule de génération en génération, véhiculant les émotions comme la joie ou la tristesse, les larmes non versées lors de certains décès ou la colère emmagasinée chez nos ascendants.

Elle permet par le biais du génosociogramme (arbre généalogique étoffé d'éléments de la vie de tous les membres du clan) d'amener à la conscience certains souvenirs, de revisiter l'histoire familiale avec un autre regard. Ce qui amène à être plus tolérant vis-à-vis des choix de nos ascendants, sachant que chacun de nous fait de son mieux.

Il y a ainsi répétition de règles familiales et de lois, continuité d'un roman familial avec ses mythes et ses traditions, nous liant tous plus ou moins par une loyauté familiale à notre clan. Nous sommes bien souvent des marionnettes inconscientes qui jouent ce que nos ascendants attendent de nous. La psychogénéalogie aide à prendre conscience de ces liens invisibles et de nous libérer de ceux qui nous freinent."

 

Vous êtes détective des mémoires émotionnelles et familiales. En quoi cela consiste-t-il ?

H.M.O. : "C'est une véritable enquête qui est menée pour "faire parler" l'arbre généalogique !  Raconter l'histoire familiale est une chose, dessiner l'arbre familial en est une autre, beaucoup plus implicante, plus riche en découvertes sur soi. Bien souvent, il y a beaucoup d'émotions à se voir inscrit dans ces lignées (certains peuvent avoir de la difficulté d'ailleurs à faire partie de ce clan). La quête de dates de naissance ou de prénoms, de lieux de vie ou de métiers amènent à de nouvelles questions qui révèlent peu à peu nos origines, peuvent éclairer autrement un de nos hobbies choisi "par hasard" ou mettre le doigt sur un secret de famille."

 

Qu’est ce qui vous a amené vers la psychogénéalogie ?

H.M.O. : "Dans mon métier de consultante en recrutement, j'accompagnais des personnes en recherche d'emploi qui spontanément pointaient parfois des similitudes de carrière avec leur père ou mère, des répétitions d'échec au fil des générations…

Par exemple, une personne est licenciée à 34 ans, son père avait perdu son emploi car il était parti à la guerre au même âge… Un autre était muté en Australie, son père avait refusé en son temps de partir en Australie… Ces "coïncidences" m'ont amené à questionner ma généalogie et ouvert ma curiosité sur ces transmissions invisibles si puissantes, ce qui m'a amené naturellement à une formation en psychogénéalogie."

 

Par où commencer une étude psychogénéalogique de sa famille ?

H.M.O. : "L'idéal est d'établir un arbre généalogique jusqu'à nos arrière-grands-parents, voire une génération au dessus. Les éléments nécessaires sont les dates de naissance, de décès, de mariage, les prénoms et noms concernant notre fratrie, nos parents, grands-parents et arrière grands-parents. Nous pouvons ajouter des personnes qui ont beaucoup marqué notre vie comme une nounou ou un fiancé disparu… L'arbre va parler à travers les anecdotes, les habitudes familiales, les traits de caractère des uns et des autres."

 

Sans tout dévoiler du contenu de la conférence, quels aspects vont être abordés jeudi soir ?

H.M.O. : "Nous évoquerons ces transmissions familiales, qui nous téléguident dans nos choix de vie, de façon inconsciente. Les grands-parents jouent un grand rôle dans la vie de leurs enfants et petits-enfants. Ils sont la mémoire d'évènements qui ne sont pas forcément évoqués et qui ont façonné l'éducation donnée. L'histoire familiale laisse de traces dans le choix des prénoms de nos enfants, dans le choix de nos compagnons de vie, de nos métiers ou lieux de vie…

Nous parlerons aussi des secrets de famille avec des effets plus ou moins forts au fil des générations. Qu'est-ce qui devient secret dans une famille ? Quel impact a ce secret sur l'éducation des enfants ? Comment révéler le secret ? La révélation libère et renvoie aussi à la violence de l'évènement à l'origine du secret."

 

Pouvez-vous nous donner quelques exemples pour illustrer la place des grands-parents et le lien ou les croisements avec les descendants ?

H.M.O. : "Nos parents ont accepté ou rejeté les règles familiales érigées par nos grands- parents. Ils se sont construits parfois en rébellion face à leurs parents. Nos enfants se construisent à leur tour en acceptant ou pas nos valeurs. Ainsi, les petits-enfants se retrouvent parfois avec plus de complicité ou de connivence avec leurs grands-parents.

Les grands-parents n'ont plus la charge de l'éducation de leurs petits-enfants, ils ont le rôle de transmetteur d'histoires. Ils peuvent être plus à l'écoute, ont parfois plus de temps.

Ils peuvent transmettre des informations que leurs propres enfants n'ont pas eues. Par le biais des petits-enfants, le lien peut s'établir autrement et il peut même y avoir de belles découvertes comme si les enfants devenus adultes et parents, grâce à leurs propres enfants, refaisaient connaissance avec des pans de vie de leurs parents."

Gardez ce qui vaut la peine d'être gardé et avec le souffle de la gentillesse soufflez le reste.

Dinah M. Craik

Et si on parlait de nous ?

***

Pour en savoir plus :

- le site d'Hélène Micollet-Olagnon > helene.micollet.monsite-orange.fr

A suivre également sur sa page Facebook "Hélène Micollet - Détective des mémoires émotionnelles et familiales".

Hélène Micollet-Olagnon est aussi l'auteur de "La médiation transgénérationnelle - Quand médiation et psychogénéalogie s'invitent dans le processus de deuil", aux éditions Média & Médiation, écrit en collaboration avec Delphine Guéry, membre fondateur de l'association Vivre son deuil Grand Sud.

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